Pour le montage des roulements sur le vilebrequin, il convient de les faire baigner dans de l'huile chaude (fumante mais pas encore bouillante) quelques minutes pour les dilater.
Il suffit de mettre un verre d'huile moteur dans une boîte de conserve ou une petite casserole et de chauffer sur le gaz ou au soudogaz. Attention à ne pas renverser le récipient et à porter des gants de cuir !
Prélever le roulement dans l'huile chaude avec une paire de pinces et le mettre immédiatement en place sur le vilebrequin tenu verticalement, il rentre seul sans forcer, juste par son poids. Au besoin le pousser à fond avec un tube qu'on aura préalablement prévu à cet usage.
Mais il faut faire assez vite, le roulement refroidit au contact de la soie du vilo et se rétracte presque instantanément ! Une fois en place il ne bougera plus et de plus il sera graissé impeccablement.
Pour les carters (Peugeot ou Motobécane, le processus est identique), il faut aussi les chauffer en prenant soin de tenir le joint s.p.i. hors flamme. On peut le faire au décapeur thermique, au soudogaz ou au four, pas de problème, 100° est amplement suffisant.
Pour protéger la bague d'étanchéité (autre nom du joint s.p.i.) il suffit de l'enduire de graisse à roulement, elle résiste à plus de 200° mais fondra avant que le joint ne souffre de la chaleur. C'est un bon témoin pour évaluer la limite de température à ne pas dépasser. De plus le joint sera alors bien graissé lors de son montage sur le vilebrequin.
Une bonne méthode pour juger de la température correcte du carter, cracher dessus. Si la salive "perle" et de met à frire le carter est bon à être monté... Là aussi des gants de manutention sont recommandés pour éviter les brûlures.
Une fois les carters montés refroidis et serrés, il se peut que le vilebrequin force un peu. Il faut alors le "sonner" pour le mettre parfaitement en place.
On tient le moteur à la main et on frappe un coup sec de maillet en bois ou en plomb aux deux extrémités du vilebrequin. Ça suffit. Il doit tourner librement maintenant, sinon une des étapes du montage a foiré et c'est à refaire...
Autre chose, il n'est guère recommandé, métallurgiquement parlant, de placer les vilebrequins ou roulements au congélateur comme certains le préconisent. En plus de stresser le métal, il est bien rare de trouver un congélateur dans un atelier de mécanique et la rétractation du métal obtenue par cette basse température n'est pas toujours suffisante pour compenser le serrage du roulement sur l'arbre.